La pièce Ruination de Ben Duke, portée par le collectif Lost Dog, propose une relecture saisissante du mythe de Médée. Plutôt que de la réduire à la « méchante » qui tue ses enfants, Duke imagine un procès où sa culpabilité est questionnée. À travers cette approche audacieuse, le spectacle mêle danse et théâtre pour interroger justice, vengeance et souffrance.
Un procès pour réinterroger Médée
L’un des aspects les plus marquants de Ruination est l’usage du tribunal comme cadre scénique. Traditionnellement perçue comme une mère monstrueuse, Médée devient ici un personnage dont les actions sont mises en perspective. Ses choix ne sont plus une simple vengeance aveugle, mais le fruit d’une douleur et d’un abandon profonds. Le spectateur, témoin et juge, est amené à s’interroger : Médée est-elle réellement coupable ?
Médée, victime ou coupable ?
Plutôt que de la condamner d’emblée, la pièce humanise Médée. Son destin tragique est présenté comme la conséquence d’injustices et de trahisons. Le spectacle soulève alors une question centrale : un individu peut-il être seul responsable de ses actes lorsque ceux-ci résultent d’une souffrance extrême ?
Le langage du corps comme expression de la douleur
Dans Ruination, la danse-théâtre donne à la douleur une dimension physique. Le corps de Médée et des autres personnages exprime désespoir, colère et conflit intérieur. La gestuelle devient le reflet des tourments, renforçant l’émotion au-delà des mots.
Un mythe revisité sous un prisme moderne
Plus qu’une relecture du mythe, Ruination questionne la justice et la culpabilité. Plutôt que d’imposer une vérité, le spectacle ouvre un débat sur la complexité des émotions humaines. Médée n’est plus seulement une figure mythologique, mais une femme aux prises avec ses démons, profondément humaine.